l\'esprit critique

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Critiques


Monday through Sunday - 2

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Une semaine s'est écoulée et à ma grande stupéfaction, je suis ici en train de rédiger un article, respectant (presque) les délais exigés par ce genre d'article ... Miracle ? Sorcellerie ? Ou bien véritable marche en avant, évolution ? Serai-je désormais doué d'assiduité ? (RÉPONSE, LA SEMAINE PROCHAINE ... ).

Pour l'heure, attardons-nous sur les séries suivies la semaine passée ...

 

 

ET SURTOUT, SURTOUT, S U R T O U T, 

 

je compte sur vous pour me conseiller vos dernières découvertes ! :)  

 


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5.19 - Sans vraiment faire évoluer les principales intrigues, sans multiplier les retournements inattendus, The Good Wife captive. Je n'ai (oui, encore une fois, blablabla) pas vu le temps passer ! La présence de Colin Sweeney est une fois de plus source de divertissement. La partie centrée sur l'affaire de meurtre est ainsi spécialement prenante et bien menée, sans véritablement surprendre pour autant. La scène introductive (soit les dix premières minutes) subjugue. D'abord d'une relative lenteur, la montée en crescendo de la tension est parfaitement exécutée, superbement rythmée par les compositions de David Buckley, jusqu'à aboutir à la découverte du cadavre ... Grandiose. La suite se révèle être plus classique, surtout pour une affaire à laquelle Colin Sweeney est mêlé, mais de bonne facture tout de même. La conclusion de l'affaire montre, si besoin était, que la série n'hésite pas à faire triompher le sadisme, le mal. Mais l'épisode est cependant entaché par une partie centrée sur Zach que j'ai trouvé en trop. La venue du frère d'Alicia est à peine appréciée du fait d'apparitions trop maigres. Enfin, il semble que les scénaristes veuillent relancer la partie politique qui a été négligée depuis trop longtemps ; Finn Polmar, sans le souhaiter, candidate pour le bureau du procureur, soutenu en outre par le Governor Florick. Cela promet une fin de saison chargée ! J'aimerai enfin évoquer le superbe travail de Josh Charles à la réalisation ; l'évocation des traumatismes de Finn Polmar lors de son retour au tribunal ou encore le décryptage des souvenirs d'Alicia étaient, parmi d'autres, d'excellentes idées de mise en scène ! 4/5


 

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4.04 - Enfinnnnnnnnnnnnn. L'intrigue de Bran et de ses loyaux et bons amis connait ENFIN une réelle avancée ! Depuis bien trop longtemps, leurs apparitions ne menaient à rien. Bran apprenait à contrôler son pouvoir, rien de plus. Espérons que leur situation ne stagnera pas trop et qu'elle ne sera pas source d'une nouvelle fraction du groupe. L'arrivée prochaine de Jon Snow pourrait à l'inverse permettre un rassemblement. Ce dernier se prépare donc à partir et les scènes dans lesquelles il apparait semblent préparer l'inévitable : une bataille -  que l'on espère épique - entre les wildlings et the Night's Watch. Plus au sud, Jaime semble plus que jamais étranger à sa soeur, s'opposant moralement à chacune de ses exigences. Le rapprochement des deux frères Lannister est vraiment délectable, tandis que le départ de Brienne marquant leur séparation se révèle être particulièrement émouvant. L'identité des assassins de Joffrey nous est quant à elle balancée assez banalement mais marque pour Margaery l'amorce d'une nouvelle stratégie politique. Une autre femme s'impose, un peu plus à l'est : Daenerys. En libérant Meereen, la Khaleesi prend le contrôle de la cité et applique parallèlement sa vision toute particulière de la Justice ... Cela fait deux épisodes que les dragons n'apparaissent pas ... la production manquerait-elle de fonds ? Il faut dire qu'à côté de cela, nous avons droit à une apparition des white walkers particulièrement pertinente et qui donne immanquablement envie d'en savoir plus, toujours plus. 4/5


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7.02 - Si Betty Draper semble pour l'instant avoir disparu, Sally refait surface pour le meilleur, encore une fois. Rarement un personnage d'enfant n'aura été si fouillé, si abouti à la télévision. Il faut dire que son interprète, Kiernan Shipka, est absolument irréprochable. Dans cet épisode, la jeune adolescente découvre (encore une fois) la vérité sur son père et s'affirme comme celle à qui il peut se confier. Leur association est encore une fois convaincante et permet à Don de racler le vernis sous lequel il s'est trop longtemps dissimulé. Le chemin est cependant encore long et il n'est pas encore prêt à se révéler totalement à son monde. Peggy est, elle, confrontée à sa solitude et la Saint-Valentin est l'occasion de la mettre face à son évidente frustration. Le quiproquo m'a beaucoup amusé malgré l'aigreur plus qu'irritante de Peggy. La valse des secrétaires était une réaffirmation amusante (si l'on peut dire) du racisme de l'époque. 3,5/5


 

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2.09 - Will se métamorphose-t-il peu à peu en un atroce meurtrier ou cherche-t-il à duper Hannibal ? Son acte final est en tout cas très ambigu. Mais parlons tout d'abord de l'assassin du jour ; il s'agit cette fois d'un ancien patient d'Hannibal Lecter qui aurait été poussé durant sa psychanalyse à embrasser ses abjectes pulsions. L'introduction d'un nouveau personnage, celui de Margot Verger, poussée elle-aussi par le Dr Lecter à commettre l'irréparable, amène au questionnement suivant : Hannibal Lecter a-t-il poussé beaucoup de ses patients à commettre des meurtres ? Est-il ainsi à l'origine de bien plus de crimes qu'on ne lui prête ? Il ne reste que quelques épisodes avant le dénouement tant attendu, et l'arrivée de Mason Verger (incarné par le fabuleux Michael Pitt) ne devrait pas tarder. La dernière ligne droite semble donc pleine de promesses, espérons simplement qu'elles seront tenues (mais <3 Bryan Fuller <3 n'a pas l'habitude de décevoir alors faisons lui confiance !). 3,5/5


 

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1.03 - J'ai regardé cet épisode avec un réel plaisir et l'impression que tout était intelligemment écrit, ingénieusement construit. J'ai particulièrement aimé les scènes avec le jeune homme travaillant dans le supermarché et rêvant de lancer son application révolutionnaire (hum). Les personnages commencent également à se démarquer, allant au-delà des clichés présentés dans le pilot. Enfin, la partie indépendante avec Peter Gregory était également très réussie, parfaite pour définir le génie et l'excentricité du personnage ! 3/5

 


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1.02 - Après un pilot extrêmement réussi, j'attendais impatiemment de voir comment serait gérée la suite. Je dois dire que si cet épisode s'inscrit dans la continuité, il m'a en partie déçu. Alors que le premier épisode, d'une durée largement supérieure, ne faiblissait jamais, conservant un rythme fou et effréné, celui-ci se montre trop calme. Cela étant dit, j'ai tout de même passé un bon moment et je demeure ébloui par les différentes prestations d'acteurs. L'atmosphère conserve tout son charme et continue de fasciner. J'ai d'ailleurs beaucoup pensé à Twin Peaks et je me demande comment la référence ne m'a pas sauté aux yeux plus tôt ! Un coin reculé des États-Unis où tout le monde se connait et qui regorge de personnalités étranges et de singularité troublantes ... ce crime ... cette entreprise familiale suspecte ... ces mêmes sonorités qui reviennent inlassablement ... Impossible de ne pas penser à la série de Lynch ! 3/5


 

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1.05 - Petit épisode en deçà cette semaine. Je n'ai pas beaucoup ri mais j'ai encore une fois passé un très bon moment. Je me rend compte que l'épisode décolle vraiment lorsque les deux jeunes femmes se retrouvent pour se rendre à une soirée. Avant cela, j'ai beaucoup apprécié la scène dans laquelle Trey remplace juste les coach juste après avoir appris leur décès ... 3/5


 

 

Et vous, qu'avez-vous regardé cette semaine ? 

 

 


29/04/2014
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Monday through Sunday (yo) - 1

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   Bonsoir, bonjour, bienvenue, wesh,
   Madame, mademoiselle, monsieur,

je viens par le présent article vous annoncer que je suis encore de ce monde (j'ai entendu quelqu'un soupirer ...) mais aussi et surtout que je suis encore un fringant sériephile. Je n'ai pas encore prévu d'écrire des critiques construites et développées mais l'envie m'a pris de lancer une rubrique pas bien originale ; je résumerai et classerai ici les épisodes visionnés dans ma semaine. Oui c'est un vrai truc de fainéant. Mais un truc de fainéant passionné qui aura tout de même le grand plaisir de partager son enthousiasme (ou son indifférence totale).

 ET SURTOUT, SURTOUT, S U R T O U T, 

je compte sur vous pour me conseiller vos dernières découvertes ! :) 

 

 


fargo-532178fadf836.png1.01 - Difficile exercice que celui du pilot. Inaugural et introductif, il se doit (qu'importe le nombre d'épisodes qui suivront) de piquer immédiatement l'intérêt du spectateur tout en posant des bases solides pour la suite. C'est ce que parvient à faire cet épisode et avec une adresse impressionnante. S'il s'agit de l'adaptation télévisuelle d'un succès cinématographique bien connu, les personnages sont eux tout neufs. Ils prennent vie et s'installent, en quelques scènes, au milieu des paysages enneigés du Minnesota (bien aidés par des acteurs en forme). L'humour est grandement présent, et c'est là une chose que j'ai particulièrement apprécié. Restant fidèle à l'esprit du film des frères Coen, cette série est une véritable comédie noire (le burlesque du meurtre, le ridicule des personnages s'opposent à l'atmosphère et aux paysages d'une froideur extrême). La réalisation est à la hauteur du reste : ambitieuse et radicale.
Si j'avais donc quelques réserves à l'annonce du projet (« encore un remake d'un film ? sérieusement ? ») 
je suis heureux de constater que FX tient là l'une des meilleures nouveautés de ce début d'année ! 4,5/5 

 


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5.18 - Encore une fois : quel épisode ! C'est devenu banal de louer cette série mais voilà, je l'affirme : il s'agit d'une de mes séries préférées E-VER. Et cet épisode s'inscrit dans une sorte de banalité en étant excellent. L'intrigue concernant les écoutes pratiquées par la NSA est intelligemment intégrée au reste. Les précédents épisodes s'occupaient de mettre en scène le deuil des personnages, celui-ci montre leur reconstruction. L'humour se retrouve alors au centre d'un certain nombre de scènes pour notre plus grand plaisir tant les touches sont fines et efficaces (le retour de Michael J. Fox y étant pour beaucoup) !
La scène finale qui marque la rupture (définitive ?) entre Alicia et Peter était particulièrement intense ... Cet épisode montre donc le talent de la série à allier drame et comédie sans jamais faillir dans un genre ou l'autre. 4/5


 

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7.01 - Mad Men s'engage dans sa dernière saison (mais la véritable dernière salve n'arrivera que dans un an ...) et s'apprête parallèlement à entrer dans les 70's. L'atmosphère s'en trouve donc légèrement modifiée. Mais le pessimisme demeure ; Peggy et Don apparaissent délaissés, abandonnés, perdus (on espère alors une association ? le retour de leur complicité ?). Pete semble étrangement optimiste et heureux. Où sont donc passées ses dents longues qui rayaient autrefois le plancher des enfers ? J'ai de toute façon l'impression que ça ne durera pas ... Enfin, Joan reste fidèle à elle-même, à ce qu'elle a toujours été : délicieuse. Une très bonne reprise qui augure le meilleur pour la conclusion à venir ! 4/5



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1.04 - Si vous ne connaissez pas encore cette hilarante comédie alors vous devez vous y mettre au plus vite (mais après avoir fini de lire le reste, évidemment !). Diffusée sur Comedy Central depuis janvier, cette sitcom suit deux jeunes amies new-yorkaises absolument géniales à qui il arrive un nombre fou d'aventures (/d'emmerdes). Leurs difficultés à entrer dans l'âge adulte, à se faire une place dans le monde du travail sont peu originales (le thème est brassé par un grand nombre de séries actuelles, Girls en tête) mais les répliques parfaitement débitées par les deux comédiennes (et scénaristes) sont absolument tordantes. Et puis ... <3 AMY POELHER <3 est une des producteurs exécutifs de la série ... si même ça ça ne vous convint pas ...

Cet épisode, comme tous les autres, était une réussite ! Les deux jeunes héroïnes, sans domiciles, vont errer dans les rues, s'inviter chez un vieux couple et puis assister à la « fameuse » première expo d'art à laquelle Aby participe ... Ça faisait longtemps qu'une comédie ne m'avait pas autant amusé (Happy Endings étant parti, Parks and Rec ayant perdu en drôlerie - je n'ai pas commencé la saison en cours de Veep). 4/5


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4.03 - L'action reprend exactement là où elle s'était arrêtée : Joffrey Baratheon est mort. Sansa est alors immédiatement menée hors de King's Landing. J'espère qu'elle aura dès lors l'occasion de s'affirmer un peu plus. Son association avec Littlefinger est étonnante mais je pressens un twist malheureux pour elle ... Une scène devant le feu roi m'a également marqué : Jaime, frustré par les refus successifs de sa soeur décide de passer outre son consentement et la viole donc. Sooo Game of Thrones. Toujours du côté des Lannister, je me demande bien ce qu'il va advenir du pauvre Tyrion (qui a déjà bien vécu pour un personnage aussi apprécié des fans !). Mis à part les scènes avec "Boring Sam" et sa douce, ce qu'il se passe dans le Nord est également palpitant : les wildlings avancent et menacent le Mur de tomber ... 3,5/5 

 


hannibal-5061d254b2f6b.png2.08 - Il ne se passe pas grand chose, l'enquête n'est pas extrêmement prenante mais le tout maintient une qualité certaine. Dans les sous-entendus et les dialogues à compréhensions doubles la série excelle encore une fois. Il est donc étonnant que le parallèle entre la relation liant Will et Hannibal, et les deux personnages au centre de l'affaire du jour, soit si peu subtile. La tension décroit forcément après un épisode aussi intense que le précédent mais j'attendais peut-être un peu plus de trouble. 
C'est donc un épisode de transition un peu spéciale mais non dénué d'intérêt. Le calme avant une nouvelle tempête ... 3/5
 


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1.02 - Il y a énoooormément de potentiel mais ce n'est pour l'instant que sympathique. Les personnages sont pour l'instant peu fouillés, un peu faibles, mais quelques contours commencent à se dessiner. L'intrigue avance mais l'humour est assez peu présent. Mais je vais, c'est certain, voir au moins jusqu'où cette première saison mène parce que les auteurs ont de toute évidence énormément de choses à dire. 2,5/5


 

Et vous, qu'avez-vous regardé cette semaine ? 


22/04/2014
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Skins - 7.01

 

      Dire que j'ai attendu cette ultime saison de Skins, serait un euphémisme. J'ai écrit très peu d'articles, mais j'ai déjà, à plusieurs reprises, mentionné l'amour imperfectible que je portais à la création de Bryan Elsley et Jamie Brittain, père et fils. C'est dire l'importance de cette oeuvre dans ma passion. Skins n'est pourtant pas ce que l'on qualifie de chef d'oeuvre habituellement. Il s'agit d'une série très inégale, oscillant avec incertitude entre lyrisme envoutant et sordides banalités. Imparfaite, approximative, Skins l'est totalement. Mais si je devais désigner le qualificatif le plus juste, ce serait « attachant ». En effet, malgré ses défauts, parfois considérables, j'ai toujours eu un profond attachement pour cette série et ses très nombreux personnages. 

       J'estime grandement cette série parce qu'elle m'a fait pénétrer dans un monde dans lequel je me sens chaque jour un peu mieux : celui des séries. Elle restera, à ce titre, une grande source de nostalgie pour moi - les premiers amours ça ne s'oublie pas. Les épisodes des quatre premières saisons apparaissaient d'ores et déjà, à mes yeux, comme de délicieuses madeleines de Proust (les deux dernières saisons étant bien en deçà des autres, mais j'en parlerai plus loin ...) que je déguste allègrement lorsque me vient l'envie de me replonger quelques années dans le passé. 

      Ainsi, lorsque j'ai appris que cette dernière saison se concentrerait sur d'anciens personnages, mon coeur a vivement frissonné. J'allais retrouver ces têtes connus pour qui, à de multiples reprises, je m'étais emporté. J'allais retrouver des amis. 



      Mais à l'issue de ce premier épisode, je n'ai aucunement le sentiment d'avoir revu d'anciens amis. Je n'ai même pas l'impression d'avoir assisté à un épisode de Skins. Effy Stonem, l'adolescente secrète et envoutante, travaille désormais dans une importante société londonienne. Aucune explication n'est (pour l'instant, j'espère) donné au spectateur qui demeure dans le flou total, ignorant ce qui a conduit le personnage ici (après la fin tragique de la quatrième saison). On voit alors le personnage se mouvoir dans la City. J'avoue avoir eu beaucoup de mal avec les plans aériens de ce quartier d'affaire car Skins c'était avant tout une ambiance intimiste. J'ai de plus trouvé les intrigues très peu intéressantes, et rien n'était, à mon avis, dans l'esprit de la série. Les personnages ayant grandi, les scénaristes ont voulu fournir des histoires plus adultes. Le changement est alors radical : ce n'est plus la même série.
Je m'attendais également à réentendre les célèbres notes du générique (réorchestrées chaque saison), mais celles-ci ont été remplacées par un simple crépitement ...



      J'aurai préféré que les personnages se croisent, se bousculent, s'entrechoquent, mais il semble que les scénaristes aient choisi une autre option, beaucoup moins intéressante, à mon sens. Un premier épisode présentant l'ellipse narrative et les nouvelles situations des personnages était nécessaire. C'est certain. Mais il aurait été tellement plus enthousiasmant de voir les personnages se rencontrer au cours de cette ultime saison. Skins, c'était une série narrant les aventures d'amis. Les personnages individuellement étaient bien évidemment intéressants. Mais c'est ensemble, en formant une unité (parfois instable), qu'ils explosaient sous nos yeux. La série reposait sur une dynamique de groupe. 

      Et c'est d'ailleurs ce qui avait manqué à la troisième génération, un groupe crédible, une réelle cohésion ; certains personnages avaient un potentiel énorme (Franky, Grace) mais qui est resté jusqu'au bout inexploité car ils ne pouvaient pas se dévoiler dans un groupe morcelé, voire chimérique. Ainsi ils sont restés des silhouettes isolées, des ombres, certes mystérieuses et énigmatiques, mais beaucoup trop troubles et confuses pour véritablement nous séduire et nous captiver.  

      Les deux premières générations nous ont davantage marqué parce que l'amitié était palpable ; des personnages pouvaient être sous-employés (Anwar, Maxxie, Panda, ...), car à côté de cela une véritable énergie soutenait intensément le clan. 



       Les scénaristes de cette ultime saison avaient d'excellentes fondations pour bâtir une dernière histoire passionnante : trois personnages chéris par les fans de la série, à savoir Cassie (1ère génération), Effy et Cook (2ème génération). Trois personnages ayant eu un très bon traitement de la part des auteurs dans le passé, et qui ont su s'imposer comme des figures importantes du show. Mais cela suffit-il ? Ils étaient et demeurent des (anti-)héros extrêmement fascinants et pourtant la question suivante vient se poser : méritaient-ils pour autant de vivre de nouvelles (més)aventures, séparés du groupe, isolés ? 

      Je serai tenté de répondre par la négative, à la fin de ce premier épisode décevant (seulement illuminé par la présence de la sublime et envoutante Kaya Scodelario). Pourtant, parce que j'aime véritablement cette série, je vais garder confiance et espérer que la suite sera plus percutante, plus fascinante. Et surtout, qu'elle saura se montrer pertinente pour justifier l'existence-même de cette ultime saison.

 


06/07/2013
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Utopia - Saison 1

 

 

Je ne sais pas pourquoi, mais je ne regarde que très peu de séries anglaises. Et c'est assez étrange, dans le sens où mon premier amour, mon premier véritable coup de foudre s'exprimait dans un anglais soooo british (Skins). Aujourd'hui, Downton Abbey, Sherlock et Black Mirror s'imposent comme des rendez-vous à ne manquer sous aucun prétexte (sous peine d'être fouetté à coup de sachets de thé brulants), et je les suis d'ailleurs avec un immense plaisir. Mais alors pourquoi suis-je aussi frileux à me lancer dans de nouvelles fictions britanniques (alors qu'à l'inverse je me montre plus aventureux lorsqu'il s'agit d'une production américaine) ? C'est, quoi qu'il en soit, un mal, une faute et même un péché que je dois corriger au plus vite. 


Et ça commence avec Utopia.

 

 


Pitch : L'histoire prend place dans les années 2010 au Royaume Uni. Cinq fans d'un roman graphique nommé The Utopia Experiments se retrouvent en possession d'un manuscrit original de cette œuvre. Malheureusement pour eux ils ne sont pas les seuls à vouloir être en possession du manuscrit et se retrouvent poursuivis par une mystérieuse organisation meurtrière, The Network.

(source : Wikipédia)


 

 


Après la géniale anthologie Black Mirror, les britanniques nous offrent une autre série forte, marquante, et qui donne à réfléchir au spectateur. Ce genre d'oeuvre qui va au-delà du simple divertissement en pointant certains maux de notre société (sans pour autant proposer de véritables solutions). Le récit, en se déroulant, brasse de nombreux thèmes inattendus et très rapidement, l'histoire se révèle plus complexe que le pitch de départ, finalement assez classique (on s'approche alors de l'anticipation). Après une introduction légèrement (mais intentionnellement ?) confuse, les intrigues s'ordonnent pour mieux se rejoindre. Les retournements de situation s'enchainent de manière fluide, sans jamais provoquer chez le spectateur une sensation de lassitude. Bien au contraire, puisque très rapidement, la série se révèle être extrêmement addictive.

 


La mise en scène fascine également en ne se contentant pas de simplement mettre en image un scénario ingénieux. Elle le sublime. La photographie, extrêmement léchée, permet à la série de développer une esthétique qui lui est propre ; les couleurs vives font alors écho au graphic novel qui est au centre du récit. Mais dans cet univers visuellement édulcoré, voir naïf, où des femmes se promènent en jogging rose Barbie (comment ça y'en a une juste sous ma fenêtre ?), évoluent des personnages extrêmement noirs, torturés, égoïstes. Nul ne doit se fier aux apparences. Rien n'est épargné au spectateur (l'ultra-violence des premiers épisodes pourrait largement décourager certains). Le vernis délicat s'effrite et laisse transparaitre un monde où l'individualisme est de mise. Mais même lorsque les situations ne semblent pas s'y prêter, lorsque l'atmosphère apparait comme terriblement sordide, un certain humour, noir, soooo british, se manifeste.

La bande-son, composée spécialement pour l'occasion est impeccable et insuffle encore d'avantage de bizarrerie à l'ensemble. Elle se montre omniprésente, mais pas assomante pour autant ; les sonorités, plutôt singulières, viennent alors souligner l'absurde de certaines situations. 


 


Utopia est donc une oeuvre atypique, qu'il ne faut absolument pas manquer. Les six épisodes qui composent cette première saison sont tous admirablement bien construits scénaristiquement, et aboutis visuellement. 


 

 




18/05/2013
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